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314 Les Spectacles de la Foire.
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née à Paris, quoique fés père et mère foient favoyards, et qu'elle a lieu de gagner fa vie dans fa profeffion mieux à Paris qu'ailleurs, elle croit mériter la protection de la juftice vis-à-vis de fés obfeffeurs ; que la prudence la retient pour ne pas divulguer toute l'horreur de la mauvaife conduite de fon mari relative aux fins ci-deffus et qui eft bien oppofée à la façon d'agir d'elle comparante, ainfi qu'il eft aifé de le manifetîer ; que fon mari l'a trainée dans les boues comme la dernière des miférables, en la moleftant, et l'a enfermée une fois pendant quatre jours auffi comme la dernière des miférables. Dont et de quoi elle vient nous rendre plainte et a déclaré ne favoir ni écrire, ni ligner.
Signé : Cadot.-
Et le famedi 25 defdits mois et an, trois heures de relevée, en l'hôtel ct par-devant nous commiffairc fufdit, font comparus lefdits Laurent Chemin, Jean-Baptifte Ménard et Françoife Chemin, fa femme qualifiée en la plainte ci-deffus : Lefquels nous ont dit qu'ils font préfentement d'accord et veulent bien oublier de part et d'autre tout, ce qui s'eft paffé entre eux, promettant refpectivement avoir à l'avenir de bons procédés les uns pour les autres. Ledit Chemin a figné, ledit Ménard n'a voulu figner, de ce interpellé, et ladite femme Ménard a déclaré ne favoir figner.
Signé : Chomen (sic); Cadot.
(Archives det Comm.! n° 1443.)
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II
L'an 1758, le jeudi 2 mars, neuf heures du matin, par-devant nous Jean-Baptiste-Charles Lemaire, etc., est comparu Jean-Baptifte Ménard, porteur de lanterne magique, demeurant rue Mouffetard, paroiffe Saint-Médard : Lequel nous a fait plainte et dit qu'il y a environ trois ans il s'eft établi avec Françoife Duchemin, fa femme ; qu'il y a environ huit mois, le plaignant étant obligé de fe rendre dans la Provence, fon pays originaire, il laiffa fadite femme dans ladite chambre qu'ils occupoient enfemble rue Mouffetard ; qu'étant revenu au commencement de décembre dernier, il ne trouva plus fadite femme et apprit qu'elle avoit dilfipé tout ce que le plaignant lui avoit laiffé en meubles, effets, linges, hardes et argent ; qu'elle s'étoit abandonnée à la débauche et qu'elle vivoit en mauvais commerce avec le nommé Cécile, domeftique fans condition, qui l'entretenoit; qu'ayant fait toutes les recherches poffibles de fadite femme, il n'a pû "cn apprendre de nouvelles certaines que jeudi dernier; que s'étant rendu chez maître Cadot, notre confrère, fur un avis qu'il avoit reçu d'y aller, il y trouva fadite femme et fut furpris qu'elle lui annonça avoir rendu une plainte contre lui devant ledit maitre Cadot; que n'ayant jamais donné à fadite femme aucun fujet de mécontentement, il y a lieu de préfumer qu'elle a fuppofé des faits faux pour en impofer; que ledit M" Cadot ayant réconcilié le plaignant
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